De Korfos (Péloponèse) à Préveza (Grèce continentale)

Écrit par dans Juin 2023

Lundi 26, mardi 27, mercredi 28, jeudi 29, vendredi 30 juin.

Aujourd’hui lundi, cap sur ce fameux canal de Corinthe. Nous n’avons pas plus détail quant au déroulement du passage. Nous avons payé notre inscription pour mardi mais n’avons pas l’heure. Donc en arrivant au mouillage d’attente, Renan appelle avec la VHS pour en savoir plus. Il comprend que les passages se font à 17h00. Cela nous embête d’attendre 24 heures surtout qu’il n’y a rien à faire de ce côté-ci. Mais comme il n’est pas encore 17h00, Renan demande l’autorisation de passer aujourd’hui et c’est ce que nous faisons.

Magique! C’est court mais magique… Le canal fait 6 km de long, nous le traversons en 40 minutes et encore il a fallu se presser car les gros bateaux devant nous avançaient plus vite. Certains faisaient le retour tout de suite avec leurs touristes et impossible de se croiser, il n’y a que 25 m de large.

Nous passons la nuit à quai du port de Corinthe où aucune autorité vient nous voir. La ville n’est pas très jolie mais animée. 

Maintenant, il faut avancer. Nous voulons être en Croatie le 10 juillet et il y a de la route.

Mardi nous naviguons plus de 10 heures dans ce Golfe de Corinthe. Ça ressemble à un immense lac. Des montagnes de chaques côtés et une eau peu profonde. Très peu de bateaux y naviguent. C’est vraiment un passage.

Le soir nous arrivons à rentrer Krysfil dans le minuscule port médiéval vénitien de Navpaktos, enclavé par des murailles crénelées construit au XVème siècle. Ce nom est connu pour sa fameuse bataille de Lépente, une des plus importantes batailles navales de l’histoire. Encore un moment exceptionnel car nous avons l’impression de rentrer le voilier dans une boîte ajustée…

Mercredi nous passons sous le pont suspendu Rion-Antirion reliant les deux villes du même nom. Ce pont de 2004 qui détient plusieurs records, relie la partie la plus étroite entre le Péloponnèse et la Grèce continentale, délimitant le Golfe de Corinthe du golfe de Patras. C’est assez impressionnant.

A partir de là, le paysage change. Nous avons toujours des montagnes mais aussi des parties sableuses et boisées. Et surtout nous commençons à revoir des bateaux. Nous avions l’impression d’être seuls sans le Golfe de Corinthe. Nous serons une trentaine dans notre mouillage du soir à Ormos Oxias.

Jeudi, nous voici dans la mer Ionienne, nous mouillons dans une magnifique crique au sud de Kastos où il n’y a seulement que 2 bateaux. L’eau est claire, les cigales nous enchantent. Et surtout nous rencontrons Eveline et Paul. Ce n’est pas par hasard que nous sommes là, Rebecca leur fille nous avait renseignés.

Il faut que je revienne un peu en arrière pour comprendre. Rebecca et sa famille naviguaient sur le Djideridoo lors de notre tour d’Atlantique. Nous les avions rencontrés à Gibraltar au moment où nous attendions le CNED de Lison à la poste de La Linea (Espagne). Nous avions eu quelques soucis avec ce colis (jamais reçu!) et Rebecca parlant pas moins de 7 langues nous avait servi d’interprète. Puis nous nous sommes suivis pendant plus d’un mois. Nous en gardons de grands souvenirs…

Mais cette fois-ci c’est une rencontre merveilleuse avec ses parents. Cela fait plus de 40 ans qu’ils vivent sur leur voilier le Farewell, au début avec leurs deux enfants puis tous les deux à sillonner la mer Méditerranée. Nous sommes très impressionnés par tout ce qu’ils ont accompli et fabriqué sur leur bateau.

Le lendemain, nous serions bien restés une journée de plus mais il nous faut avancer. Nous passons par le canal de Lefka pour ne pas faire le tour de l’île , où le paysage ressemble vraiment à notre Camargue. Au milieu de ce canal un pont s’ouvre toutes les heures, c’est une sorte de barge motorisée. En fin d’après-midi nous arrivons dans la baie de Preveza. La couleur de l’eau ne donne pas envie de se baigner mais c’est calme et surtout nous trouvons un service pour laver le linge, il était temps… 

En Grèce, il n’y a pas forcément une marina dans chaque port. Nous avons la possibilité de s’amarrer sans trop de frais parfois sans électricité ni eau mais en compensation aucun autre service. C’est bien mais pour laver le linge un peu moins!