Traversée Cap Vert – Barbados

Écrit par dans Janvier 2016

Et voilà l’article tant attendu. Tout d’abord, pour répondre aux quelques questions :

Qu’est-ce qu’un « bateau-stoppeur » ?

Comme un auto-stoppeur, le bateau-stoppeur voyage lui, grâce aux voiliers. En échange, il apporte son aide à bord et une participation à la nourriture. Parfois certains voiliers demandent plus comme s’ils proposaient une chambre d’hôtel. Il peut y avoir des surprises des 2 côtés.

Par ailleurs, vous avez été nombreux à nous souhaiter la bonne année via notre téléphone satellitaire, même si nous ne vous  avons pas répondu, nous avons bien reçu vos messages et ça nous à fait chaud au cœur. Merci à tous.

Lundi 28 décembre au jeudi 31 décembre 2015,

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C’est parti pour 15 jours, nous espérons pas plus. Nous perdons rapidement de vue Saint James et Startigenn, 2 bateaux français qui ont levé l’ancre en même temps que nous.

-Lison demande à son papa « On dort où ce soir ? ».

La mer est bien formée avec un vent bien établi à 25 / 30 nœuds et nous nous faisons secouer.

Les légumes rangés dans les filets fixés au plafond tombent en pluie parfois violemment. Anthony qui a son couchage en dessous, se reçoit régulièrement des oignons ou des pommes de terre sur la tête ! L’avantage est que nous avançons bien.

Les premiers repas sont légers et rapides, nous reprenons notre ligne « houle ». Cuisiner ressemble à un exercice de jonglage, quand l’eau du robinet fait un angle de 45° d’un côté puis de l’autre, imaginez ce que font les plats ? Certains doivent avoir le mal de mer rien qu’en lisant ces lignes !

Nous apprécions la présence de notre équipier Anthony, les enfants ont trouvé un nouveau compagnon de jeux et les adultes, une personne de plus pour les quarts et partager notre expérience. Nous tournons toutes les trois heures, ce qui nous permet de nous reposer 6 heures, voir de dormir quand on ne se fait pas trop ballotter !

Toutes les nuits, des poissons volants atterrissent sur le pont, quand ce n’est pas sur nous !

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Soirée télé !!!!

Aujourd’hui 31 décembre, bon anniversaire Sophie, Marraine de Lison !

Les enfants discutent du menu pour le dîner quand une dorade Coryphène s’invite et met tout le monde d’accord. Ce sera butternut, patates douces cuites dans du lait de coco. Je pose les morceaux de dorade dessus en fin de cuisson. Un régal (cela vaut bien un bon foie gras), nous finissons sur un gâteau au chocolat fondant… Bon appétit et bonne année !

Vendredi 1er janvier au lundi 11 janvier 2016,

Le reste de la transat est assez monotone. Toujours le même paysage et pas de dauphins. Il faut s’occuper. Lecture, jeux, un peu de CNED (quand ça bouge pas trop), pêche : une énorme daurade de 1,35 mètre et sûrement plus de 10 kg se laisse prendre à nos poulpes en plastique, nous en mangeons pendant 4 jours à 7.

Il faut trouver des recettes : poisson cru à la tahitienne, rillettes de daurade, hachis de daurade, sushis (préparés par Erwan et Anthony), brandade (en pizza avec des poivrons rouges)…

Heureusement la mer s’étant calmée à partir du 3ième jour, cela m’a permis de passer du temps « dans » la cuisine. A cela on rajoute quasi un un gâteau et deux pains par jour pour que le morale des troupes ne tombe pas ! On peut dire au revoir à notre ligne « houle ».

La fin de la traversée est plus calme, le vent est tombé à 15 / 20 nœuds et Renan sort son jouet favori ; le spi. Malheureusement, notre spi est comme le bateau, vieux et fatigué, il finit pas se déchirer en deux … Un Kernen ne se laisse pas abattre aussi facilement. Renan sort des aiguilles et du fil et répare sont jouet pendant 24 heures non stop. Et à son grand plaisir, il le renvoie.

La veille de notre arrivée, nous sommes enfin réveillés par une jolie danse de dauphins. Le vent étant quasiment tombé, tout le monde se baigne en se faisant tirer par le bateau. Fanny se fait piquer par un brûlant (joli filament ponctué de perles bleues qui piquent comme les méduses) qui s’est enroulé autour de son cou et de son bras. Remède : comme pour les méduses, gratter avec une carte (celle de Verbaudet marche très bien !) pour enlever le filament qui est collé à la peau, puis apaiser la brûlure avec de l’extrait de lavande.

Au bout de 14 jours, nous voyons enfin la terre et sentons ses odeurs que nous avions oubliées. La pêche est encore bonne, un Thazard de belle taille.

Une petite tortue Luth passe à côté de notre bateau et passe malheureusement trop près de nos lignes et se fait attraper à la nageoire par un hameçon. Nous la remontons à bord et Renan la libère…

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Nous mouillons devant une marina privée et profitons du calme de cette première nuit sans bouger.

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